photographes clandestins

Alaj est une association au cœur de la Zac sur les hauteurs de Etaples. Sorties, soutien scolaire, accueil personnalisé sont l’ordinaire du travail.
A leur invitation, j’ai présenté mon travail aux jeunes gens qui étaient là.
Eux aussi avaient amené quelques photos qui leur tenaient à cœur. Nous avons regardé les images et discuté. Je me souviens d’une image de Noël, proposé par D. où chaque convive disparaissait sous le flot de grains numériques. Je me souviens d’une table de cuisine avec un vase et des fleurs artificielles saisies dans la lumière du flash. Et C. qui avait pris la photo nous a dit alors qu’elle représentait bien la relation qu’elle avait avec sa mère au moment des repas.
Je leur ai proposé alors de nous retrouver avec une photo personnelle, de la protéger sous un plastique et de partir en promenade. Puisqu’ils venaient d’un quartier excentré, nous allions au centre ville et puisque la photographie peut être un lien ou un cadeau, je les invitais à investir la ville avec une image de chez eux et ainsi modestement abolir une frontière.
Quand nous nous sommes retrouvés, j’ai distribué un plan d’Etaples avec des endroits marqués au hasard. A chacun de s’en approprier un et d’y afficher sa photo. Nous avons déambulé dans Etaples.
Pour certains, ces lieux ont fait remonter des souvenirs, des bribes de vie. Et nous sommes rentrés juste avant qu’une pluie fabuleuse ne s’abatte sur la ville.