musée éphémère

Dès que je suis arrivé ici, plusieurs personnes m’ont parlé du Grand Hôtel de Saint-Gabriel-Plage. Il y a juste 100 ans, il a disparu par une nuit de tempête, sur le sable il ne reste plus que quelques vestiges des fondations.
D’emblée cet hôtel qui s’effondre me semblait une métaphore frappante. L’hôtel c’est le lieu de l’accueil ; c’est le lieu où se rencontrent les voyageurs d’horizons différents ; c’est le lieu d’une certaine utopie, c’est pour un temps et d’où qu’on vienne une maison commune.
Avec Mathieu Decourcelles, les animateurs et l’accord bienveillant de la municipalité, j’ai alors proposé de construire une cabane. Une construction précaire et éphémère. Nous avons alors décidé d’en faire un musée dédié à la mémoire du Grand-Hotel. Les jeunes se sont mis au travail avec enthousiasme. Une belle cabane-musée s’est érigée sur les dunes. Je filmais sa construction.
Malheureusement, pour des raisons qui m’échappent, la cabane a été détruite. Quand je suis revenu, tout avait disparu. J’ai cru un instant que j’avais rêvé, j’ai été déçu et en colère puis je me suis souvenu que tout est voué à disparaître.
J’ai levé le nez de ma caméra vers la mer qui dansait avec le soleil, dans le jour qui déclinait, je voyais les ruines du Grand-Hôtel.
Reste le montage d'un petit film qui se termine comme un conte philosophique.